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Patrimoine et couple : 5 pièges à éviter avant d’investir en 2025

📅13 octobre 2025
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Ceci n'est pas un conseil en investissement. Les informations présentées sont à titre informatif uniquement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Investir en couple, c'est romantique sur le papier. Mais sans les bonnes précautions juridiques et patrimoniales, cette belle idée peut vite se transformer en casse-tête financier. Que ce soit pour acheter un bien immobilier, constituer une épargne commune ou construire un patrimoine à deux, les pièges sont nombreux.

En France, les divorces restent fréquents : 106 200 divorces ont été prononcés en 2021, et les séparations en union libre ou PACS sont encore plus nombreuses. Sans anticipation, ces ruptures créent des situations patrimoniales complexes, voire conflictuelles. Mais même sans rupture, l'absence de protection juridique peut mettre le conjoint survivant en difficulté en cas de décès.

Voici les 5 erreurs les plus fréquentes commises par les couples qui investissent ensemble, et surtout comment les éviter.

Ne pas clarifier le régime matrimonial

Beaucoup de couples ignorent complètement leur régime matrimonial. Pourtant, c'est lui qui définit qui possède quoi en cas de séparation ou de décès. Et contrairement à ce que beaucoup pensent, se marier sans contrat de mariage ne signifie pas "tout est à nous deux".

Les trois régimes les plus courants

Le régime légal : la communauté réduite aux acquêts

C'est le régime par défaut si vous vous mariez sans contrat. Tout ce qui est acheté pendant le mariage devient commun, sauf les donations, héritages et biens possédés avant le mariage qui restent propres à chacun.

La séparation de biens

Chacun conserve la propriété exclusive de ses biens, qu'ils soient acquis avant ou pendant le mariage. Ce régime est particulièrement adapté si l'un des conjoints est chef d'entreprise, exerce une profession à risque, ou si les patrimoines de départ sont très déséquilibrés.

La communauté universelle

Tous les biens, même ceux possédés avant le mariage, deviennent communs. Souvent couplée avec une clause d'attribution intégrale au survivant, elle offre une protection maximale au conjoint survivant.

🔄Bon à savoir : vous pouvez changer de régime matrimonial Vous avez choisi le mauvais régime ou votre situation a évolué ? Il est possible de modifier votre régime matrimonial après le mariage, par acte notarié. Cela nécessite l'accord des deux époux et, dans certains cas, l'homologation du tribunal si vous avez des enfants mineurs ou en cas d'opposition familiale.

Acheter à 50/50 sans réfléchir

Investir à parts égales dans un bien immobilier semble juste et équitable. Le problème ? Si l'un apporte 80% du financement et l'autre 20%, un partage 50/50 crée un déséquilibre majeur en cas de séparation.

Ce qu'il faut faire

Acheter en quote-part réelle : Si vous financez à 70/30, achetez à 70/30. Le notaire peut acter cette répartition dans l'acte d'acquisition. Cette transparence évite les conflits futurs.

Prévoir un mécanisme de rééquilibrage : Si vous souhaitez malgré tout un partage égal alors que les apports sont inégaux, vous pouvez prévoir une donation (par acte notarié) ou une reconnaissance de dette qui régularise la situation.

Conserver les preuves d'apport : Gardez précieusement tous les justificatifs de virements, relevés bancaires et attestations de prêt. En cas de litige, ces documents seront indispensables.

⚖️Point juridique crucial En cas de séparation, sans acte notarié précisant les quotes-parts d'investissement, la loi considère par défaut un partage 50/50 pour les concubins et pacsés. Résultat : celui qui a le plus financé peut perdre une part importante de son investissement.

Oublier de se protéger mutuellement

Investir en couple, c'est aussi anticiper les coups durs : décès, invalidité, rupture. Sans protection juridique adaptée, le survivant ou le partenaire restant peut se retrouver en grande difficulté financière, même s'il a contribué à construire le patrimoine commun.

Les protections indispensables

L'assurance décès-invalidité sur le crédit immobilier

Vérifiez la quotité de couverture. Une assurance à 50/50 signifie qu'en cas de décès de l'un, l'autre devra continuer à rembourser la moitié du crédit. Une couverture 100/100 (chaque emprunteur est assuré à 100%) coûte plus cher, mais protège vraiment.

Le testament ou la donation au dernier vivant

Sans disposition spécifique, en cas de décès, le conjoint survivant ne récupère pas automatiquement l'intégralité du patrimoine, surtout en présence d'enfants ou d'une famille recomposée. Un simple testament ou une donation au dernier vivant peut tout changer.

La clause bénéficiaire de l'assurance-vie

Désignez explicitement votre conjoint comme bénéficiaire de votre assurance-vie. C'est un outil de transmission patrimoniale fiscalement avantageux qui protège efficacement le conjoint survivant.

Exemple concret

Sophie et Marc, pacsés, achètent ensemble un appartement. Ils financent chacun 50% du bien. Marc décède brutalement dans un accident. Problème : Marc n'a pas fait de testament, et ses parents héritent donc de 50% de l'appartement.

Sophie doit racheter leur part ou vendre le bien familial. Une simple donation au dernier vivant ou une assurance-vie avec Sophie comme bénéficiaire aurait complètement changé la donne.

👨‍👩‍👧‍👦Familles recomposées : attention renforcée En France, 10,4% des enfants mineurs vivent en famille recomposée. La loi ne protège pas le beau-parent : vos beaux-enfants héritent avec 60% de taxation (vs 5 à 45% pour vos enfants biologiques). L'assurance-vie et la donation entre époux deviennent indispensables pour rééquilibrer. → Découvrez notre guide complet : Succession et famille recomposée : comment anticiper en 2025 ?

Mélanger budget commun et personnel

Vous avez ouvert un compte joint pour gérer les dépenses du foyer ? C'est une bonne idée. Mais tout mélanger sur ce compte unique est risqué. En cas de conflit, de séparation ou même de simple désaccord, il devient impossible de prouver qui a financé quoi.

La méthode recommandée

Un compte joint pour les dépenses communes : loyer ou crédit immobilier, courses, factures d'énergie, frais du foyer. Chacun verse une somme mensuelle proportionnelle à ses revenus.

Des comptes personnels distincts : pour vos dépenses individuelles, vos placements personnels, vos projets personnels. Cette séparation préserve l'autonomie financière de chacun.

Une règle de contribution claire : Si vos revenus sont déséquilibrés (par exemple 60/40), appliquez cette même proportion aux versements sur le compte joint. C'est plus équitable qu'un partage 50/50 quand les salaires sont différents.

⚠️Responsabilité solidaire Un compte joint engage les deux titulaires solidairement. Si l'un accumule un découvert important ou contracte des dettes via ce compte, l'autre en est responsable devant la banque. Le compte joint est pratique, mais il doit rester encadré et transparent.

Ne pas consulter un professionnel

Investir en couple touche à des domaines techniques : fiscalité, régime matrimonial, droit des successions, optimisation patrimoniale. Faire cavalier seul, c'est prendre le risque de passer à côté d'optimisations importantes ou de commettre des erreurs coûteuses.

Comment un CGP peut vous aider

Choisir le bon régime matrimonial : Un Conseiller en Gestion de Patrimoine analyse votre situation (revenus, patrimoine existant, projets, risques professionnels) pour vous orienter vers le régime le plus adapté.

Structurer vos investissements : SCI familiale, démembrement de propriété, investissement locatif, placements financiers... Les options sont nombreuses et doivent être adaptées à votre situation.

Optimiser la fiscalité : Utilisation des enveloppes fiscales (PEA, assurance-vie, PER), répartition des revenus, stratégie de transmission... Un professionnel vous fait économiser bien plus que ses honoraires.

Sécuriser juridiquement vos projets : Rédaction de clauses spécifiques, montages patrimoniaux adaptés, anticipation des situations de crise (divorce, décès, invalidité).

Checklist avant d'investir en couple

Avant de vous lancer dans un investissement commun, posez-vous ces questions :

  • Avons-nous clarifié notre régime matrimonial et comprenons-nous ses implications ?
  • Les quotes-parts d'investissement sont-elles définies et actées chez le notaire ?
  • Sommes-nous correctement protégés en cas de décès ou d'invalidité ?
  • Avons-nous séparé budget commun et budgets personnels ?
  • Avons-nous consulté un professionnel pour valider notre stratégie ?

En résumé

Investir en couple, c'est bâtir un projet de vie à deux. Mais sans cadre juridique et patrimonial clair, ce beau projet peut se transformer en piège financier.

Les 5 règles d'or à retenir :

Connaître son régime matrimonial : C'est la base de toute stratégie patrimoniale en couple. Choisissez-le consciemment.

Acheter en quote-part réelle : Si vous financez 70/30, achetez 70/30. La transparence évite les conflits.

Se protéger mutuellement : Assurances, testament, donation au dernier vivant, clause bénéficiaire... Ces outils existent pour protéger le conjoint.

Séparer les budgets : Un compte joint pour les dépenses communes, des comptes personnels pour le reste. Simple et efficace.

Se faire accompagner : Un Conseiller en Gestion de Patrimoine vous fait gagner du temps, de l'argent et évite les erreurs.

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ℹ️Information légale : Cet article a une vocation purement informative et pédagogique. Il ne constitue en aucun cas un conseil financier, juridique ou fiscal personnalisé. Chaque situation patrimoniale étant unique, nous vous recommandons vivement de consulter un Conseiller en Gestion de Patrimoine certifié pour obtenir un accompagnement adapté à votre situation.

Sources

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