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Succession et famille recomposée : comment anticiper en 2025 ?

📅03 octobre 2025

Le constat : des familles recomposées de plus en plus nombreuses

En France, 10,4 % des enfants mineurs vivent dans une famille recomposée (INED 2023), soit environ 1,45 million d'enfants. Avec l'augmentation des divorces et remariages, cette réalité familiale touche de plus en plus de foyers.

Le problème : des droits inégaux selon le type de famille

Cette situation crée des inégalités importantes au moment de la succession, selon la composition de votre famille. Lors de votre décès, dans une famille "classique" où tous les enfants sont communs au couple, votre conjoint survivant aura le choix : soit récupérer un quart de votre patrimoine en pleine propriété, soit opter pour l'usufruit de la totalité (il garde alors l'usage et les revenus de tous vos biens à vie).

En revanche, dans une famille recomposée où les enfants n'ont pas tous les mêmes parents, votre conjoint survivant ne pourra prétendre qu'à un quart de votre patrimoine en pleine propriété, point final. Le beau-parent est donc beaucoup moins protégé par la loi lors de l'héritage.

La fiscalité de succession accentue encore ces inégalités. Vos enfants biologiques bénéficient de 100 000 € d'abattement sur leur héritage par parent, tandis que vos beaux-enfants n'ont droit qu'à 1 594 € d'abattement et subissent une taxation de 60% sur le reste. Si vous souhaitez leur léguer quelque chose par testament, cela leur coûtera très cher.

Les solutions pour rééquilibrer

Heureusement, plusieurs outils permettent de corriger ces déséquilibres. La première bonne nouvelle, c'est que le conjoint survivant peut toujours rester dans le logement familial : un an gratuit de plein droit, et même à vie s'il en fait la demande dans l'année suivant le décès.

La donation entre époux constitue l'outil de base, indispensable pour toute famille recomposée. Elle redonne au conjoint survivant le choix entre plusieurs options et donc plus de protections, notamment l'usufruit de la totalité du patrimoine. En pratique, cela nécessite simplement un rendez-vous chez le notaire pour un coût de quelques centaines d'euros.

Pour rééquilibrer entre tous les enfants, l'assurance-vie devient votre meilleure alliée. Les capitaux échappent aux règles de succession classiques et bénéficient d'un abattement de 152 500 € par bénéficiaire (pour les primes versées avant 70 ans). Résultat : vous pouvez gratifier vos beaux-enfants sans la taxation prohibitive de 60%.

Pour aller plus loin

Si les solutions de base ne suffisent pas, d'autres options s'offrent à vous. L'adoption simple représente une démarche plus engageante mais très efficace : si vous avez élevé vos beaux-enfants depuis longtemps, elle leur donne les mêmes avantages fiscaux que vos enfants biologiques (100 000 € d'abattement au lieu de 1 594 €).

Pour les patrimoines immobiliers importants, la SCI familiale permet de répartir les parts selon vos souhaits plutôt que de subir les règles légales. Cette solution reste cependant réservée aux situations complexes avec plusieurs biens.

À retenir

Dans une famille recomposée, la loi vous désavantage par défaut :

  • Votre conjoint ne peut récupérer que 25% en pleine propriété (au lieu de l'usufruit total)
  • Vos beaux-enfants subissent 60% de taxation sur leur héritage
  • Vos beaux-enfants n'ont que 1 594€ d'abattement (vs 100 000€ par parent pour vos enfants biologiques)

Deux outils suffisent pour rééquilibrer :

  • Donation entre époux → redonne le choix à votre conjoint survivant
  • Assurance-vie → 152 500€ d'abattement par bénéficiaire, fiscalité avantageuse

Conclusion

Les familles recomposées représentent désormais plus de 10% des foyers français, mais le droit successoral n'a pas évolué au même rythme. Sans anticipation, vous créez mécaniquement des inégalités entre vos proches.

La bonne nouvelle ? Les solutions existent et restent simples à mettre en œuvre. Une donation entre époux chez le notaire et une assurance-vie bien calibrée suffisent dans la majorité des cas pour corriger les déséquilibres légaux.

Le coût de l'inaction dépasse largement celui de l'anticipation. Quelques centaines d'euros investis aujourd'hui éviteront à vos proches des dizaines de milliers d'euros de taxes demain.

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