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Mariage ou PACS : lequel choisir selon votre situation ? (2025)

📅27 octobre 2025
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Ceci n'est pas un conseil en investissement. Les informations présentées sont à titre informatif uniquement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

Choisir entre le mariage et le PACS engage bien plus que des sentiments. Derrière ce choix personnel se cachent des conséquences juridiques et fiscales que beaucoup découvrent trop tard. En France, plus de 204 000 PACS sont conclus chaque année, contre environ 247 000 mariages. Le PACS séduit par sa simplicité, le mariage reste la forme d'union la plus protectrice.

La différence cruciale ? Sans testament, le partenaire pacsé n'hérite de rien. Le conjoint marié hérite automatiquement.

Les trois statuts juridiques et leurs protections

Le droit français reconnaît trois formes d'union.

Le concubinage ne nécessite aucune formalité mais n'offre aucune protection juridique. En cas de décès, le survivant n'hérite de rien. S'il reçoit quelque chose par testament, il sera taxé à 60% après un abattement de 1 594 euros.

Le PACS, créé en 1999, se conclut en mairie ou devant un notaire. Il crée des obligations mutuelles : aide matérielle, solidarité pour les dettes courantes, séparation de biens par défaut. La dissolution reste simple, avec possibilité de déclaration unilatérale.

Le mariage se célèbre en mairie après publication des bans. Il offre la protection maximale :

  • Droits successoraux automatiques
  • Exonération fiscale totale entre époux
  • Pension de réversion
  • Régime de communauté par défaut

Le divorce nécessite une procédure judiciaire, sauf consentement mutuel.

Fiscalité : là où tout se joue

Sur l'impôt sur le revenu, mariage et PACS sont traités à l'identique : déclaration commune dès l'année de conclusion. Les concubins déclarent séparément.

Sur les successions, les écarts sont massifs. Avec un testament, le partenaire pacsé bénéficie d'une exonération totale depuis la loi TEPA de 2007. Le conjoint marié en bénéficie automatiquement, testament ou non.

En présence d'enfants, les pacsés restent limités à la quotité disponible :

  • 1 enfant : la moitié du patrimoine
  • 2 enfants : un tiers du patrimoine
  • 3 enfants ou plus : un quart du patrimoine

Pour les donations entre vifs, les différences persistent. Un couple marié transmet sans payer de droits. Les pacsés et concubins restent taxés à 60%, même avec testament. Le testament n'exonère que les successions, pas les donations du vivant.

Succession : droits automatiques vs testament obligatoire

Au-delà de la fiscalité, c'est sur les droits successoraux que les écarts se creusent le plus.

Le conjoint marié dispose d'options stratégiques. Il peut choisir entre l'usufruit de la totalité des biens ou le quart en pleine propriété. L'usufruit lui permet de conserver l'usage du logement et des comptes tout en préservant les droits des enfants.

Cette souplesse n'existe pas pour les pacsés ou concubins, même avec testament.

Dans les familles recomposées, la complexité s'accentue. Le mariage protège le nouveau conjoint mais les beaux-enfants héritent avec une taxation maximale (55% à 60%), contre 5% à 45% pour les enfants biologiques. Testament et assurance-vie deviennent alors indispensables.

💡Conseil pour les couples pacsés Le testament est la priorité absolue. L'assurance-vie complète cette protection avec une fiscalité avantageuse, bien plus favorable qu'une succession classique.

Pension de réversion : l'avantage invisible du mariage

La pension de réversion permet au conjoint survivant de percevoir 54% de la retraite du défunt, complétée par les régimes complémentaires. Pour un couple dont l'un a peu travaillé, c'est une sécurité financière vitale pouvant représenter 800 à 1 500 euros par mois pendant vingt à trente ans.

Ce droit est réservé exclusivement aux couples mariés. Ni le PACS ni le concubinage n'y donnent accès, quelle que soit la durée de vie commune. Cette différence peut représenter plusieurs dizaines de milliers d'euros sur une vie.

Adapter le statut à sa situation patrimoniale

Face à ces différences fiscales et successorales, comment choisir le bon statut ?

La structure patrimoniale devrait guider le choix plus que les considérations romantiques. Pour un jeune couple avec peu d'actifs, le PACS peut suffire. Dès qu'un patrimoine se constitue, les enjeux changent.

Achat immobilier

Pour un achat immobilier en PACS ou concubinage, chacun reste propriétaire de sa quote-part. Mieux vaut acter chez le notaire qui finance quoi. Sans cela, la loi considère un partage 50/50 par défaut, créant des déséquilibres en cas de séparation.

Le mariage simplifie cela. Le régime de communauté rend commun tout ce qui est acquis pendant l'union. Il protège automatiquement celui qui réduit son activité pour les enfants.

Patrimoines importants

Pour les patrimoines importants, le contrat de mariage devient un outil d'optimisation. La séparation de biens protège chacun tout en permettant des donations entre époux totalement exonérées.

Entrepreneurs et professions à risque

Les entrepreneurs individuels et professions libérales doivent intégrer le risque professionnel dans leur choix. La séparation de biens protège le conjoint : les créanciers ne peuvent saisir que les biens de l'entrepreneur, pas ceux du conjoint.

Le PACS offre cette séparation automatique, ce qui le rend attractif. Mais en cas de décès brutal, le partenaire pacsé se retrouve sans droits sur l'outil de travail.

Pour les entrepreneurs, le mariage sous séparation de biens combine protection patrimoniale et avantages successoraux.

Les outils de protection complémentaires

Quel que soit le statut choisi, plusieurs outils permettent de renforcer la protection du partenaire.

Plusieurs outils renforcent la protection, quel que soit le statut :

Le testament permet aux pacsés de bénéficier de l'exonération totale depuis 2007. Sans lui, le partenaire n'hérite de rien.

L'assurance-vie offre une fiscalité plus avantageuse : abattement de 152 500€ par bénéficiaire, puis taxation à 20% jusqu'à 852 500€ et 31,25% au-delà. Pour les couples non mariés, c'est un outil quasi-indispensable.

La donation au dernier vivant, réservée aux mariés, maximise les droits du conjoint survivant en lui permettant de recevoir jusqu'à la totalité du patrimoine en usufruit.

Passer d'un statut à l'autre

Votre situation évolue ? Bonne nouvelle : vous pouvez changer de statut.

Rien n'est figé. Du concubinage au PACS, le passage est simple : une déclaration en mairie ou chez le notaire suffit. Du PACS au mariage, c'est tout aussi fluide : le mariage dissout automatiquement le PACS.

En revanche, passer du mariage au PACS nécessite un divorce. Même le régime matrimonial peut évoluer par acte notarié après deux ans de mariage, permettant d'adapter la structure aux évolutions de vie : création d'entreprise, héritage, remariage.

Quel statut selon votre situation ?

Pour les couples avec enfants, le mariage reste optimal. Il protège automatiquement le parent qui réduit son activité et garantit des droits en cas de séparation ou décès. Le PACS peut convenir avec testament et assurance-vie, mais la protection reste inférieure.

Les couples avec patrimoine important ont intérêt à se marier sous contrat. La séparation de biens protège les patrimoines initiaux tout en permettant l'exonération fiscale totale entre époux, avantage inaccessible au PACS.

Pour les entrepreneurs, le mariage sous séparation de biens combine protection patrimoniale et avantages successoraux. Le PACS protège le patrimoine du conjoint mais laisse le survivant démuni en cas de décès.

Les couples en fin de carrière doivent considérer la pension de réversion, qui garantit un revenu régulier au survivant.

CritèreConcubinagePACSMariage
Déclaration fiscale communeNonOuiOui
Droits de succession60% de taxation (avec testament)Exonération totale (avec testament)Exonération totale (automatique)
Héritage automatiqueAucunAucunMinimum 1/4
Pension de réversionNonNonOui
Donation entre partenaires60% de taxation60% de taxationExonération totale
RuptureLibre et immédiateSimple (déclaration)Divorce (procédure)

Ce qu'il faut retenir

Choisir entre mariage et PACS est avant tout une décision patrimoniale. Le mariage offre la protection la plus complète : exonération fiscale totale, droits successoraux automatiques, pension de réversion. Le PACS séduit par sa souplesse mais laisse les partenaires vulnérables sans testament et assurance-vie. Le concubinage devient risqué dès qu'on investit ensemble ou fonde une famille.

Dans tous les cas, la consultation d'un professionnel reste indispensable pour analyser votre situation, chiffrer les impacts fiscaux et proposer une structuration adaptée.


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Sources

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